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Interview
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Interview de Del Pappas

 

- Vous avez un bonne tête de baroudeur (surtout sans les lunettes) et on voit que vous n'êtes pas un gamin de vingt ans. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur vos années passées ?

Mes années passées... c'est beaucoup et c'est peu. Il me reste la mémoire, quelques photos, des lettres. Fondamentalement, je ne ressens pas que j'ai aujourd'hui une cinquantaine d'années. J'ai eu une existence sociale et affective chaotique mais, si une balance pouvait peser ça, heureuse. Enfin, c'est ainsi que je le vis...

Pourquoi vous être mis à l'écriture ?

C'est le désir, l'envie de raconter Marseille, des histoires, qui fait que je me suis mis à écrire...  je viens du cinéma et plus avant du cadre, de la photo. Déjà, dans les années 70, j'avais écrit un gros livre de science-fiction sur l'infiniment petit. Cela se passait à Marseille dans deux lieux successifs, deux mondes, deux temps. Je n'avais pas cherché à me faire éditer, j'avais écrit pour mon plaisir. Ensuite, j'ai fait du cinoche. Beaucoup d'institutionnel. Là, j'ai repris la plume et c'est par ce biais que j'ai décidé, il y a deux ans, d'écrire.

Pourriez-vous nous dire deux mots sur les Éditions Jigal, qui visiblement ne publient que vous.

Jigal est une maison d'édition qui existe depuis une dizaine d'années. Elle publie un guide de la musique qui est reconnu comme la référence la plus sérieuse en musique. Ils ont ouvert une collection polar avec moi, mais espèrent bien, à terme, grossir les rangs de leurs auteurs.

Quelle est la part d'autobiographie dans le personnage de Constantin ?

Constantin me ressemble, mais ce n'est pas moi.

Et les autres personnages Mateis, Féfé... existent-ils totalement ou en partie ?

Comme pour Constantin, ils existent en partie. Je me suis appuyé sur des copains, des relations, pour croquer ces héros. Mais le trait dérape, car les oreilles, je les ai pris ailleurs, ainsi que les yeux. Et ce sont des Frankenstein marseillais que je vois surgir devant moi.

Le baiser du congre est un roman traité sur le mode folklorique mais en même temps très noir. Cela ressemble-t-il au Marseille d'aujourd'hui ?

Il y a tout à Marseille. La partie de pétanque, la sardinade, et le congrès sur les molécules X. Moi, je connais plutôt les sardinades, les cigales, la sieste... j'écris uniquement ce que je connais. Quant à la langue, oui, on parle comme ça ! N'écoutez pas les fiolis qui vous disent qu'à Marseille les gens ont perdu l'accent ! C'est faux !

Avez-vous été pêcheur ?

Oui, mais pas à Marseille... En Grèce, dans une petite île appelée Gdavos. J'ai fait le pécheur quelques fois avec le Maire qui me payait en cageots de rougets (Bargougna) et de rascasses (Scorpios).

Etes vous aussi un fin cuisinier ?

Difficile à dire. On le prétend. En tous cas, j'aime ça. Pour moi, la cuisine est un tout. C'est-à-dire que c'est un don que l'on offre à l'autre ou aux autres. Dans ce cadre, il faut essayer de faire au mieux, bien entendu.

Vous n'habitez plus Marseille, pourquoi être parti ?

« Quand on est marseillais, on est déjà parti ». Je suis d'accord avec Suarès. De plus, Marseille est mon Omphalos, ma gare de Perpignan à moi. Quand je me retourne sur ma vie, je vois que j'ai passé autant de temps en dehors que dans ma ville. C'est une maîtresse exigeante et il faut savoir la quitter pour la retrouver avec plus d'amour...

Votre deuxième roman, Bleu sur la peau, est très sombre. Pourquoi ?

J'y traite un problème, l'occupation, que je n'aurais pas pu traiter autrement que sérieusement. Je n'aurais pas su faire. Ma mère était dans la résistances et mon père FTP. Ils se sont rencontrés dans le comité de libération de Marseille. C'est dire si je me sens concerné et si ma famille, ce qu'il en reste, m'a lu avec attention.

Ours lecteur (dessin)

Quels sont vos projets à venir ?

La saga de Constantin concernera une dizaine de livre. Il y en a déjà trois autres qui sont écrits. Un sort au printemps [note de L'Ours : il vient de sortir : Le jobi du Racati], et un autre à l'automne (La girelle de la Belle-de-Mai). J'écris aujourd'hui une nouvelle histoire mettant en Scène Constantin qui se passera pendant les années soixante. En parallèle, j'écris un polar qui n'a pas Constantin comme héros, un recueil d'une centaine de nouvelles qui ne sont pas du polar et une pièce radiophonique.

Merci.


Et pour écrire à Del Pappas : legrec@jigal.com
Consultez aussi le site www.jigal.com

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