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Critiques de livres
l'ours-polar

Philippe Carrese
La bal des cagoles
Editions Fleuve Noir, octobre 2000.

Les cagoles, « ce sont des spécialités marseillaises, des gamines voyantes et délurées, capables de parler gras tout en mâchant du chewing-gum et de garder l'équilibre tout en marchant sur des chaussures à semelles de trente centimètres (appelées aussi pilotis) ». Félix, malgré son prénom de garçon, est une sacrée cagole. Félix chante et rêve d'être une star « Une vraie. Une qui fait la une de Gala et France Dimanche tous les quinze jours ». Malheureusement la vie n'est pas comme sur le papier glacé et ce que Félix récolte, c'est un show de douzième rang dans une boîte des plus minables. Ce n'est que le début des ennuis...

Comme dans tous les livre de Philippe Carrese, la galerie de portraits est toujours aussi saisissante. On rigole sacrément (et c'est pas tous les jours qu'on s'esclaffe à la lecture d'un bouquin, repensez à l'art de faire rire, énoncé par Pierre Desproges dans Les chroniques de la haine ordinaire - Points-Seuil) et c'est une habitude dont on ne se lasse pas car Mister Carrese est particulièrement fort à ce jeu là. Mais derrière cette vitrine, il y a un portrait noir et désespérant de la vie de Félix, une vie pourrie, minable, vouée à l'échec. C'est un livre particulièrement noir qui fait froid dans le dos quand on le referme et qu'on pense à tout ce qu'a vécu la pauvre cagole. La cerise sur le gâteaux (car il en a des idées le marseillais) vient des deux minots, bien planqués là-dessous... et ci cette phrase vous paraît étrange, lisez le livre, vous découvrirez de quoi je parle (on va quand même pas tout vous révéler non ?).


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