Harry Crews
Le roi du KO
Gallimard, Série Noire, avril 1999.

A dix-huit ans, Eugène Talmadge Biggs rencontre Budd Jenkins, ancien boxeur au passé glorieux. Jenkins le met sur le ring et devient son entraîneur. Biggs se révèle être très fort ; il enchaîne une incroyable série de victoires mais finit trop tôt son éphémère carrière lors de son quatorzième combat au Madison Square Garden sur une droite qui lui ébranle la mâchoire. C'en est fini pour lui. Même s'il a la gnaque et le talent, un boxeur ne peut rien faire avec une mâchoire de verre. Jenkins, son meilleur ami, son manager presque un père, le lâche : « tu es tellement mauvais que tu pourrais t'envoyer toi même au tapis... » et c'est vrai, il peut le faire... c'est la dégringolade. Il se retrouve à La Nouvelle Orléans, misérable serveur, à monnayer cet aspect particulier de sa morphologie, comme une vulgaire bête de foire.

Il n'y a qu'Harry Crews pour inventer de tels personnages et dépeindre de telles situations. C'est, une fois de plus, un roman totalement original, qui confirme, s'il en était besoin, l'immense talent d'Harry Crews. Dommage que la fin soit un peu trop brève et trop évidente.

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