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Critiques de livres
l'ours-polar

Pierre Fossard
La route sanglante
Baleine, février 1999.

Quatre longues nouvelles, dont deux ont déjà été publiées chez Canaille (Les hasards de la route, 1994), forment ce recueil. Mathilde raconte l'enfer vécu par Marc Calmont qui, apprenant de son ami et docteur qu'il a le SIDA, prend la route, « au hasard », abandonnant sa femme. Il rencontrera Mathilde, qui l'entraînera dans sa folie meurtrière. Alex met en scène un écrivain déchu depuis son manque d'idées. Voulant se suicider du haut d'une falaise, il assiste à un meurtre et s'éprend de la meurtrière, Lisa. Il voit en ce personnage une source d'inspiration mais à cause d'elle, il signera le livre de sa fin. Fabien est la torture que s'inflige François Gautier après que son fils de dix-sept ans, Fabien, soit mort fauché par une voiture dont on n'a jamais retrouvé la trace. Lorsque, deux ans plus tard, l'ancienne petite amie de Fabien vient lui annoncer que c'était un assassinat, cela ne fait que confirmer que « la vie est tout sauf merveilleuse ». Le truc est une machination orchestrée visant à faire porter le chapeau d'un meurtre à un innocent.

« C'est ainsi que la vie vous mène où elle veut vous mener, aux pires choses comme aux meilleures, juste en vous interdisant de faire un geste, de vous dire un mot » est une phrase qui pourrait résumer l'atmosphère de ce livre dont, à mon avis, le titre « les hasards de la route », était plus approprié. On y trouve quatre destinées modifiées par une rencontre qui fait tout basculer ; quatre nouvelles admirablement bien écrites, dignes des meilleures intrigues de Frédéric Dard, qui ne font que confirmer tout le talent qu'avait Pierre Fossard. Le truc, nouvelle la plus courte, est la plus bouleversante, quand on sait ce qu'est « le truc » et de quoi Pierre Fossard est décédé.

La route sanglante (couverture)


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