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l'ours-polar |
Interview d'Olivier Mau
De passage chez l'Ours, il s'est livré à un petit jeu de questions-réponses
Olivier Mau est né en 1967 à Paris. Après la pension et des études chaotiques (de multiples renvois), il s'oriente vers des études artistiques.
Il s'installe à Londres comme dessinateur publicitaire où il gagne bien sa vie puis, après une triste histoire, rentre en France, fauché, et écrit son premier livre.
Depuis, il n'arrête plus.
Bon, on se connaît peu, tu nous parles de toi ?
Je suis issu d'une famille bourgeoise. Très tôt j'ai connu la pension et, rapidement renégat, j'ai été assez mauvais élève. J'ai connu l'Angleterre vers vingt-deux ans et, suite à une histoire d'amour qui a mal fini, j'ai tout laissé là-bas. Je suis revenu en France et j'ai écrit Un bon petit gars, qui est paru chez Balle d'Argent. A Saint-Nazaire, j'ai rencontré Franck Pavloff qui m'a proposé d'écrire un Souris noire, puis j'ai écrit un poulpe, Belle mère en l'île, qui n'est toujours pas paru trois ans après. Pour me consoler, Baleine a publié mon Tourisme et polar et tout s'est enchaîné à la Souris Noire. La réédition d'un bon petit gars m'a permis d'être mieux connu, m'a procuré une certaine reconnaissance et, en plus, le Fleuve Noir m'a fait une commande. Aujourd'hui, je fais beaucoup d'ateliers d'écriture et j'ai pas mal de projets, surtout en jeunesse. Côté adulte, en 2000, je vais sortir un Nuit Grave et un roman au Fleuve.
Ton premier roman, Un bon petit gars, paraît chez Balle d'Argent en 1997. Cela faisait longtemps que tu traînais le manuscrit ?
Non, ça a été assez rapide. Je ne pensais pas que c'était un polar et l'avait envoyé dans diverses collections « blanches ». Quand je l'ai envoyé chez Balle d'Argent, ils n'ont pas mis longtemps avant de le prendre.
C'est un polar « frais et sympathique », cela te ressemble-t-il ?
Tout à fait ; je le revendique vraiment car je sais le faire... je ne vais pas noircir le tableau sous prétexte que j'écris du noir. Dans mes livres, il y a un certain humour, une irrévérence voir une certaine tendresse qui plaisent à mes éditeurs ; je n'ai pas trop le côté noir. Je ne suis pas non plus un grand faiseur d'intrigue car j'écris à l'instinct ; je ne sais jamais trop où je vais.
On y trouve pas mal d'ados. Es-tu resté jeune ?
Je suis resté trop jeune et cela me cause quelques problèmes ; de fait, j'ai du mal à avoir des avis définitifs.
Un bon petit gars vient d'être réédité, « version retravaillée par l'auteur », au Fleuve noir. L'ancienne version était-elle si mauvaise ?
Non, mais c'était un premier roman fait seul, sans aucune directive de l'éditeur qui l'a pris comme ça. Au Fleuve Noir, les gens m'ont aidé à le faire autrement. En plus, j'avais perdu la disquette... le recopier m'a fait naturellement le corriger, l'affiner. Je préfère nettement la nouvelle version.
Ensuite tu publies un tourisme et polar, Un petit cou de trop derrière la cravate et, un recueil de nouvelles, Dipsomanes, chez Méréal. Quel est ton rapport à l'alcool ?
Je suis comme pas mal de mes confrères polardeux, inconscient et alcoolique. J'écris surtout sous l'effet de l'alcool... c'est un peu, quelque part, mon univers aussi. Ce n'est pas pour autant une ode à l'alcool, bien au contraire.
Dans Dipsomanes il y a pas mal de nouvelles qui tournent autour de l'alcool. C'est voulu ou est-ce un hasard ?
C'est un hasard. J'avais plusieurs nouvelles que je gardais sous le coude et je me suis aperçu que toutes avaient un rapport à l'alcool. pour compléter, j'en ai écrit d'autres dans la même veine.
La nouvelle Sympathy for the Devil, est un hommage à Boulgakov. As-tu été marqué par Le Maître et Marguerite ?
Tout à fait. C'est même Le Maître et Marguerite qui m'a donné envie de faire ça. C'est aussi un hommage aux Rolling Stones.
La nouvelle Le monde selon grand lapin est-elle ta vision de la genèse ?
C'est une galéjade. C'était histoire de me fendre la gueule et de régler mes comptes avec la religion catholique. C'est histoire de monter que la religion n'a jamais pansé les plaies, bien au contraire.
Quelle est ta première nouvelle ?
J'ai commencé à écrire des nouvelles à l'âge de 13 ans. Ce ne serait pas publiable mais c'était des histoires démoniaques qui se passaient pendant la seconde guerre mondiale (qu'à l'époque on voyait en cours) ; j'ai le souvenir que c'était ultra-sanglant.
Quels sont tes projets à venir ?
Rester fidèle au Fleuve Noir pour mes romans adultes (en 2000, publication d'un « Nuit Grave », Brindezingue. Brindezingue, c'est une expression qui veut dire bargeot ; ce sera l'histoire d'un tueur en série allumé, un gars vraiment grave !). Continuer chez Syros avec la Souris Noire (je vais poursuivre la série des « Armand », qui marche vraiment très bien) et chez Gallimard avec Page Noire (il y en a un qui devrait bientôt sortir et certainement s'appeler « Le coeur entre les dents ») et, à long terme, essayer de faire du cinéma s'ils veulent bien de moi.
Autre chose à ajouter ?
Oui, on s'est vraiment bien amusé durant ces quelques jours passés dans le bordelais.
Ok, merci et à bientôt.
Les livres déja chroniqués par l'Ours :
Dipsomanes
Editions Méréal, décembre 1998.
Un bon petit Gars
Fleuve noir octobre 1998 - Balle d'Argent 1995
On trouve aussi un Tourisme et polar, Un petit coup de trop derrière la cravate, chez Baleine et de nombreux livres pour la jeunesse :
Tonton Emile. Souris noire, Syros 1999
Armand, dur à cuire. Mini Souris noire, Syros 1998
Armand chez les Passimpas. Mini Souris noire, Syros 1998
Mon frère est un drôle de type. Souris noire, Syros 1997
Présentation de la collection Souris noire de chez Syros.