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l'ours-polar |
Elizabeth Stromme
une américaine à Paris
C'est en flânant dans les couloirs du Salon du livre de Bordeaux que pour la première fois, j'ai vu Elizabeth Stromme. Elle dédicaçait « L'écrivain public ». Je serais bien allé la voir mais un, je ne parle pas un mot (ou si peu) d'anglais et deux, je n'avais pas encore eu le temps de lire son livre... Difficile d'aller discuter. Surtout que, honte à moi, je n'avais jamais entendu parler de « Gangraine ». Alors je suis parti.
Plus tard, en repassant devant elle, je me suis aperçu qu'elle parlait parfaitement français. Du coup j'ai foncé, on a parlé de polar et de plein d'autre choses et elle m'a laissé ses coordonnées pour que je puisse l'interviewer après avoir lu ses livres. Avant le résultat d'une petite heure passée au téléphone avec elle, jettons un regard sur ses deux livres :
Gangraine
Gallimard, Série Noire (trad. L. Sztajn), novembre 1994
Au début, Bob Hansen charge son vieux pote Ben Nichols de retrouver Betsy, sa femme disparue avec son amant. Rapidement il apparaît que l'histoire de l'amant n'est qu'un leurre et que tout est en rapport avec le Club de Graines de La Vie Eternelle dont Betsy est fondatrice et présidente. Mais on est loin d'un problème d'hurluberlus qui collectionnent des graines. Et rapidement, pour Ben Nichols « Il existe des gens quelque part, qui lavent leurs bocaux, les remplissent de graines en croyant bien faire... Que ces gens là appartiennent au même club, que l'un d'eux ait disparu, que l'autre soit injoignable et qu'un troisième se retrouve au trou, tout ça en moins d'une semaine, ça faisait quand même un peu trop ». Il semble que les membres du club aient mis la main sur quelque chose qui les dépasse et ils vont en faire les frais...
Gangraine est l'un des premiers « polars écolos ». Dès 1994, Elizabeth Stromme mettait l'accent sur les problèmes agricoles qui font la une de l'actualité aujourd'hui. Dans ce livre, elle présente une vision du monde « apocalyptique » (comme le disait J.P. Manchette), qu'elle atténue par un humour et un entrain aussi forcenés que la quête de son personnage principal.
L'écrivain public
Gallimard, La Noire (traduction I. Reinharez), octobre 1999.
« A Echo Park, il faut garder l'oeil ouvert ». Joe, dont la vie est « une lente spirale descendante », est écrivain public. Son cabinet se trouve dans un petit local qui jouxte le salon de coiffure de Térésa, sa secrétaire à mi-temps. Il partage son temps entre divers petits travaux et Willy, son plus gros client, qui lui demande d'écrire des lettres à toutes ses maîtresses étrangères, qu'il choisit dans les catalogues d'agences matrimoniales. L'écrivain public porte comme sous-titre « Un roman d'Echo Park » et, à travers une galerie de personnages plus ou moins attachants, Elisabeth stromme y propose une chronique de ce quartier déshérité et désabusé.