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The way of the gun

par Ludovic Lamarque

Encore Benicio Del Toro, toujours dans un rôle de truand, mais cette fois avec un sidekick, un blondinet Ryan Phillippe( on l'a vu dans I Know What You Did Last Summer et Sexe Intentions avec Boufie la tueuse) Tous les deux sont des toughguys qui cherchent les emmerdes, il n'y a qu'à voir l'ouverture pour en juger; j' ai rarement entendu autant de vulgarité dans la bouche d'une femme en aussi peu de temps; ça frôle la poésie ! On ne sait rien d'eux, on ignore comment ils se sont connus. On apprend à les connaître au fur et à mesure que le métrage avance. Pour vivre, ils donnent leur sang et leur sperme( 3000 $ la giclée). On retiendra la scène dans la clinique et l'interrogatoire auquel ils doivent répondre qui en dit long sur l'hypocrisie du political correct. Etes-vous hétéro ? Ils se disent que le kidnapping rapporte davantage et enlève une jeune mère(Juliette Lewis) qui porte l'enfant  d'un milliardaire qui travaille pour des gens peu recommandables que l'on ne verra jamais.  Les deux bodyguards qui la surveillaient se lancent à leur poursuite, le film peut commencer. Direction le Mexique. Ce polar flirte avec le western, la présence au générique de James Caan ( il a débuté aux côtés de Bob Mitchum et  The Duke dans El Dorado de Howard Hawks, mais si Mississipi, c'était lui !) et Geoffrey Lewis-oui, c'est son père- brillant second rôle chez Clint  Eastwood, notamment  dans High Plain Drifter) n'est pas innocente. Quant au Mexique, il a servi de décor au film de Sam Peckinpah... Vous n'avez pas pu ne pas le voir.

The way of the gun (affiche du film)

Ca se corse quand le milliardaire ne peut payer les 15 millions de rançon car le fric sale n'est pas à lui. Devant l'incompétence des deux bodyguards, le milliardaire fait appel aux deux old fellows (James Caan et Geoffrey Lewis, The Yards). Devant l'enjeu d'un héritier, sauver  la jeune  femme devient de peu d'importance, elle n'est qu'une matrice aux yeux de tous, excepté à ceux de son gényco (fils du milliardaire) qui l'aime. Au-delà de la course poursuite, il y a les rapports entre les trois duo de truands, qui représentent trois époques de la vie, et certains d'entre eux arrivent au bout de la course. Les gunfights, qui évoquent davantage Peckinpah que Woo, sont remarquables (le premier est hors champ). L'affrontement final se déroule dans un bordel mexicain où la vie et la mort s'affrontent:l'accouchement et  le règlement de comptes. Qui a-t-il de plus sanglant qu'une blessure par balle ? Une délivrance. Quand on sait que le film a été écrit et réalisé par le scénariste de Usual Suspects, ancien Private Eye lui-même, on peut y aller avec un apriori favorable. Ici, ce sont les relations, souvent ambiguës, entre les personnages qui sont privilégiées et non les rebondissements d'une intrigue qui s'amuse à égarer le spectateur, ce n'est pas une histoire prétexte, pas d'exercice de style qui veut en mettre plein la vue. Ici rien que de l'humain, trop humain, jusqu'à la révélation finale et le dernier plan qui renvoie à la première scène. De la belle ouvrage.

The Way Of The Gun (Etats-Unis, 2000) avec Ryan Phillippe, Benicio Del Toro, Juliette Lewis, Taye Diggs, Nicky Katt, Scott Wilson, James Caan, Dylan Kussman, Goeffrey Lewis. Photographie de Dick Pope, musique de Joe Kraemer, produit par Kenneth Kokin, écrit et réalisé par Christopher McQuarrie.

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